Voici un nouveau poème que vous pouvez retrouver parmi ceux d'autres poètes sur le blog d'Ysengrin ( voir mes fav: compère Ysengrin) sous le thème de l'arbre à palabres. Soyez curieux, allez-y et participez également si la plume vous démange ...
Ah certe ! Quelle longue histoire nous unit,
Arbre et Homme ! Et combien d'analogies !
Nous sommes amis, et si l'on remonte nos branches
Nous sommes frères, de peaux plus ou moins blanches.
Notre famille est ce rameau bourgeonnant
De nombreux enfants puis de petits enfants,
Qui à leur tour questionneront leurs racines
Pour deviner l'arbre qui les porte et domine.
Nous croissons pareillement, en jeunesse
Mince et flexible, avec la même ivresse
Tendre les bras autour de soi, au ciel
Elever son regard, y voir l'essentiel.
Nous vieillissons idem, dos vouté, maigre torse,
Les cernes avouent l'âge plus que la vieille écorce.
Quand l'Homme ancien quitta l'obscur logis,
Arbre, c'est dans tes bras qu'il fit son nid,
Depuis, tous les bâtiments abritant nos têtes
Furent couverts de bois jusqu'a leur faîte.
Puis quand l'homme devint peuple conquérant,
De ton bois fit ses navires triomphants.
Les dieux hantaient de même l'arbre et l'homme,
Murmurant de la Vie les précieux axiomes.
Un soufle de justice agitait vos ombrages,
Rois des forêts, des savanes, quand l'arbitrage
Des rois des hommes annonçait le verdict:
Le partage, la mort, la grâce qui acquittent.