OUI, j'aime les chats et les admire et les respecte, mais je n'en garde pas avec moi. Sur la photo, voici Zoé, issue d'un croisement non désiré d'une chatte de race angora je présume, et d'un chat de gouttière. Ses poils longs, fins et soyeux lui gonflaient le corps et ses membres étaient courts. Elle allait et venait sur son territoire, une vaste ferme en T dont la grange à foin venait se prolonger sur le corps d'habitation, un jardin et un verger à proximité et tout autour des champs.Elle vécut de 1980 à 1999. Cette chatte avait du caractère, ne se laissant caresser juste quand elle réclamait à manger.Elle partageait la maison avec un cocker aimable mais peureux qui la laissa définitivement tranquille, après quelques tentatives de camaraderie. Dailleurs, chacun avait son logis, le chien de l'oncle dans une partie du rez de chaussé et la chatte Zoé chez mon beau-père à l'étage, d'ou elle avait une vue imprenable depuis les fenêtres sur la cour, le jardin et une partie des prés. S'il est vrai que l'hiver la trouvait plus souvent à la maison que dehors, on la voyait parfois sous la pluie ou dans la neige, et jamais cette coquette n'a perdu la beauté de son pelage, sans précaution ni soins de notre part. . . . En 1995 je crois, un chat est venu marauder à l'arrière de la maison, Zoé l'a vu et aussitôt ça a été un corps à corps féroce, les deux bêtes enlacées semblaient une boule de rage et de furie. Pour séparer les chats je me suis avancé et j'ai appelé ma chatte . . .grave erreur ! ...Zoé surprise se détourna légèrement pour me regarder, c'est alors que son adversaire lui envoya ses griffes sur les yeux, puis se sauva sous un jet de gravier que je lui lançais. Zoé, un instant immobile fila dans la cour puis dans la grange. Elle disparut.... alors au bout de quelques jours je me mis à sa recherche et la trouvais enfin dans un recoin sombre de la grange. Pauvre Zoé, je la sentais affaiblie par le jeûne et tremblante car peut être encore fievreuse de la blessure faite au combat. Son oeil gauche était moitié fermé et tuméfié avec le cristallin troublé, je la mis dans un carton et partis chez le vétérinaire. Après examen et soins, le véto déclara que son oeil ne distincterait plus nettement mais qu'il ne s'infecterai pas et me procura un médicament. Depuis je me suis juré de ne plus intervenir dans ces combats de chats. Zoé est morte dans sa 19ème année, je l'ai enterrée au pied d'un grand noyer septuagénaire, c'était le printemps. . . . 8 mois plus tard le noyer fut couché par le vent et ses racines soulevèrent la terre sur un vaste demi périmètre. J'ai cherché Zoé dans son carton à chaussure qui servait de linceul ... rien ! j'eu beau chercher .... toujours rien ! Et depuis ce temps je vis avec un fantôme de chat qui hante mes souvenir bien plus que ne le font les hommes.